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20/05/2019

JOUVENET Jean baptiste

Carnet Mondain en Val-de-Marne

(suite)

 Jean Baptiste JOUVENET dit le Grand

à Arcueil

et … sauvé des flammes de Notre-Dame de Paris

 

Dans le registre des BMS d’Arcueil (1692-17100), page 16, nous trouvons :

 10 mars 1693

Le 10 mars 1693, sépulture de Jean Jouvenet, 3 jours, fils de Jean Jouvenet, peintre ordinaire du Roy. Sa mère Marie Baroneau, demeurant paroisse St Sulpice, au second pavillon[1] des Quatre-Nations. Jacques le Roy a signé avec nous, curé. Marchand ; Le Roy.

jouvenet 1.JPG
Arcueil, bms 1692-1700, page 16

15 mars 1693

Le 15 mars 1693, sépulture de Jean Charles Jouvenet, 8 jours, fils de Jean Jouvenet, peintre ordinaire du Roy ; la mère Marie Baronneau, demeurant paroisse St Sulpice, au second pavillon des Quatre-Nations. Signature : Marchand ; Manno… (le vicaire)

jouvenet 2.JPG

Arcueil, bms 1692-1700, page 16

 

Qui était Jean Baptiste Jouvenet ?

J’avoue que je n’en avais jamais entendu parler avant de trouver ces deux actes. Heureusement, Internet et ses nombreuses ressources ont pallié cette lacune.

Wikipédia d’abord.

« Jean Baptiste Jouvenet dit le Grand, né à Rouen à la fin d’avril 1644 et mort à Paris le 5 avril 1717 est un peintre et décorateur français[2].

Etudes avec son père Laurent, peintre d’origine italienne, il vient à Paris en 1661 où il rejoint l’atelier de Charles Le Brun. …Il intègre l’équipe des décorateurs des résidences royales et des Invalides. Devient directeur de l’Académie de peinture en 1705 et recteur perpétuel en 1707.

Il a succédé à Antoine Coysevox comme Directeur de l’Académie royale de peinture et de Sculpture. »

Puis dans Gallica[3], autre précieuse ressource, on trouve les actes de baptême et de sépulture de deux autres enfants nés et décédés à dix et sept mois à Paris, ce qui signifierait qu’ils ont eu une nourrice sur place.

Les actes de sépulture des époux confirment leur adresse à Paris et l’identité des témoins nous renseigne sur la famille du couple.

 Que nous apprennent les deux actes d’Arcueil ?

  • qu’il s’agit de deux enfants placés en nourrice quasiment dès le lendemain de leur naissance puisque le premier jumeau meurt à l’âge de trois jours et le second âgé de dix jours.
  • comme pour Coysevoix à l’Haÿ-les-Roses et pour la plupart des enfants en nourrice d’ailleurs, le père est absent. Ce qui nous prive encore une fois de sa signature.

Mais nous trouvons cette signature reproduite dans le Bénézit[4], disponible en salle de lecture des Archives départementales du Val-de-Marne :

jouvenet 3.JPG

Le Bénézit conclut ainsi son article sur Jouvenet : « …Jouvenet occupa dans l’art français, à son époque, une place qui ne le cédait, peut-être, qu’à celles de Le Brun et de Mignard, et après la mort de ceux-ci, il demeura le maître incontesté de l’Ecole française classique ». E. Bénézit, J. B.

                  Jouvenet et Notre-Dame de Paris ?

L’actualité est souvent bonne fille.

Le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris offre aux Parisiens et au monde entier un spectacle atterrant et fascinant à la fois : l’incendie de la toiture sur fond de soleil couchant.

Si le toit et la flèche de Viollet-le-Duc s’effondrent dans le brasier, il s’avère que la plupart des œuvres d’art présentes dans la cathédrale ont pu être sauvées.

Parmi celles-ci, un tableau de Jean Jouvenet le Magnificat, de 1716, dont vous pourrez voir une reproduction sur le site https://www.latribunedelart.com/il-faut-montrer-les-oeuvr....

Il est souvent, sinon toujours, difficile d’apprécier les tableaux exposés dans les églises car ils sont placés très haut sur les murs et, le plus souvent, sans autre éclairage que la lumière du jour.

Aussi, il serait intéressant que les œuvres de Notre-Dame, échappées des flammes et nettoyées, puissent être exposées aux yeux de tous soit au musée du Louvre soit dans un autre cadre.

Ainsi, Jean Jouvenet ne renaîtra pas de ses cendres mais profitera de ce triste événement pour, peut-être, une nouvelle célébrité.

Michèle Servera

 

[1] Collège des Quatre Nations, situé quai de Conti et abritant aujourd’hui le siège de l’Institut de France. Construction : 1662-1688 par Louis Le Vau.

[2] Wikipédia

[3] Etat civil de quelques artistes français : extrait des registres des paroisses de Paris, Librairie Pagnerre (Paris)1873 ; http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb370223916

[4] Le dictionnaire Bénézit est un dictionnaire de référence des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs du monde entier lancé en 1911 à Paris.

Publié dans Arcueil | Lien permanent